L’équipe alsacienne Franç’Or s’est illustrée au Tour du Faso sous la houlette de Jérôme Amann, tout à droite, digne directeur sportif dans la lignée de son regretté père Christian.

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Jérôme Amann, le Faso au cœur
« J’en avais gros sur le cœur, car avant c’était mon père qui faisait le directeur sportif et il nous a beaucoup manqué. J’avais le bonheur d’être avec mes amis, mais je ressentais de la tristesse dans le même temps ». Ces sentiments forts, Jérôme Amann les a surtout palpés, quand son coureur Julien Tomasi a gagné une étape du Tour cycliste du Faso 2011.
Et pour cause, Jérôme, lui-même ancien participant de l’épreuve africaine, a pris le relais de son père Christian, décédé en 2010, au volant de la voiture suiveuse.
C’est sur insistance des coureurs et de Laurent Bezault, ancien professionnel impliqué dans l’organisation, qu’il s’est lancé. Pour son premier exercice comme meneur de l’équipe alsacienne baptisée Franç’or, Jérôme Amann présente un bilan plus qu’honorable avec dans la musette la 4 e place finale de Loïc Cavalier, la victoire d’étape de Julien Tomasi et le maillot vert du classement par points de Jean-Noël Wolf.
Malgré tout, Jérôme Amann estime que son équipe, amputée de Marc Durst sur une mauvaise chute, aurait pu encore mieux faire. « Si les consignes avaient été respectées, nous aurions gagné une deuxième étape, souligne-t-il. Il y a eu des frictions entre coureurs et moi aussi j’ai gueulé pour ne pas qu’on roule chacun pour soi. Alors que le jour où Julien a gagné, tout le monde est allé dans le même sens ».
Appliqué dans sa nouvelle fonction, l’ancien cycliste gardait à l’esprit la mémoire de son père. Cette équipe, elle est issue de la volonté de ce dernier, qui a commencé à creuser le sillon au Burkina Faso avec le regretté Roland Legin et François Orsat. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, le cyclisme est considéré comme le sport numéro un devant le football.
Et l’ancien dirigeant de l’UC Vendenheim avait contribué à la collecte de dons alsaciens, bicyclettes et autres accessoires.
« Dans le cadre de l’association Vélos pour le Faso, nous sommes d’abord allés à Koulpelé apporter les dons, deux jours avant le départ du Tour, rapporte Jérôme Amann. Tous les membres du club portaient les habits de cycliste des clubs alsaciens. Une vingtaine d’entre eux nous ont accompagnés pour une sortie devingt kilomètres ». La volonté de pratiquer le cyclisme existe, avec au moins deux courses par mois. Mais les moyens continuent de manquer : des pneus, des chambres à air ou encore des chaussures.
Jérôme Amann aura encore vécu de riches moments autour de Ouagadougou. Le Bas-Rhinois avait mis en garde ses compatriotes alsaciens à l’aéroport. « Dès que la porte de l’avion s’est ouverte, je les ai prévenus qu’on était en état de guerre, dans le sens où il faut être vigilant en permanence ».
Et ses propos ont été traduits dans les faits. « Nous avons eu pas mal de déboires avec notre 4*4, avec une casse moteur puis un carambolage entre la voiture du Cameroun et des hôtesses, au moment de rallier le départ en convoi. Et un pick-up de la presse allemande a percuté un cycliste et le pilote a été éjecté de la voiture. Les deux personnes sont décédées une semaine plus tard… »
Cette tragédie est à l’image des conséquences de la crise mondiale, que l’Afrique subit de plein fouet et les organisateurs du Tour du Faso en particulier. « Il y a une grosse détérioration au niveau de l’organisation, remarque Jérôme Amann. Lors des bivouacs, les coureurs n’avaient pas le droit de se resservir de nourriture et on s’est retrouvé à neuf dans une suite contre deux ou trois coureurs par chambre lors des éditions précédentes. Je me demande comment ils vont faire, si ça continue comme ça ».
Pour certains comme les Gabonais, cette situation reste meilleure que leur quotidien. « L’un d’eux m’a dit que s’il s’entraîne, il a faim. Donc comme il n’a pas trop à manger, il ne s’entraîne pas trop. Ça prend au cœur quand on entend ça, d’autant que les coureurs africains se sont améliorés. Par exemple, le Mali prenait vingt minutes dans la vue il y a cinq ans, alors que cette année cinq coureurs ont fini tous à moins d’un quart d’heure ».
Alors quand un Africain gagne comme cette année avec le Burkinabé Bangba Hamidou Zidwenba sur les routes de son pays, la joie est à la hauteur de l’événement. « À Ouagadougou, qu’on a traversé avec jusqu’à cinq rangées de spectateurs durant vingt kilomètres, le vainqueur était en l’air à la fin de la course, porté par les spectateurs. C’était impressionnant ». Dans l’esprit des Alsaciens, cet engouement a effacé les tricheries des commissaires pour favoriser leurs coureurs, même si Loïc Cavalier aurait pu accrocher la victoire finale.
Mais l’important se trouvait ailleurs. Le cyclisme est une bouffée d’air au Burkina Faso. Et même s’il a vécu une édition 2011 du Tour du Faso contrastée, à l’image de l’Afrique, Jérôme Amann a contribué à ce vent nouveau. En digne héritier de son père Christian, le Faso au cœur.
L’Alsace 17/11/11

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