La 9ème étape aura été particulièrement cruelle pour les Alsaciens du Team Françor, piégés par une chute collective à l’arrière du peloton au moment même où Belges et Marocains lançaient une attaque déjà décisive. Arrivés avec près de 11’ de retard sur les échappés, Tomasi et Wolf perdent plusieurs places au général et décident de se concentrer sur le 10ème et dernier chapitre de ce 23ème Faso dont l’arrivée est jugée dans la capitale, Ouagadougou.
Auparavant, la nuit aura été très agitée pour Julien Navarro, victime d’une turista aigüe, mais qui tient absolument à finir son 1er grand tour cycliste sur son vélo, et non au fond d’un lit.
Son début de course n’est pas moins mouvementé puisqu’il subit une crevaison après quelques kilomètres seulement et doit s’employer pour rejoindre un peloton lancé à vive allure sous l’impulsion des Marocains, pressés de cueillir les lauriers qui leur sont dus.
Loïc Cavalier, très diminué par sa fracture du scaphoïde, est rapidement lâché, et accompagnera à la force de son bras valide, un Navarro à bout de nerfs et à court d’énergie.
A l’avant, plusieurs accélérations très brutales transforment cette dernière étape en course par élimination, le peloton égrainant, km après km, ses laissés pour compte, incapables de soutenir un rythme réellement impressionnant, et renforcé par le slalom permanent auquel doivent se livrer les coureurs entre les voitures suiveuses, les chèvres , les camions arrêtés sur la chaussée, les postes de péage, les trous béants…
A l’arrivée dans « Ouaga », seule une petite vingtaine d’hommes peut encore prétendre à la victoire tandis qu’il reste à parcourir 10 tours d’un circuit traversant une partie de la ville.
A quelques encablures du but, Jérôme Amann attaque en compagnie de 2 autres coureurs et entrevoit, fébrile, un succès inespéré après avoir participé à 35 étapes en 4 éditions. Il est repris à 200 mètres de la ligne. C’est le moment choisi par Tomasi pour surgir tel un diable de sa boîte et remporter un succès jubilatoire pour le camp alsacien qui a subi, plusieurs jours durant, railleries et invectives de la part de Belges imbus d’une suprématie supposée. La liesse sera de très courte durée, car après réclamation de Lionel Syne, Tomasi est déclassé pour avoir bénéficié de l’aide involontaire de Wolf, initiateur de 2 vagues successives qui ont « tassé » le sprinteur wallon et ne lui ont pas permis de défendre ses chances équitablement. Si ces faits ne sont pas contestables, en revanche, le déclassement de Tomasi paraît arbitraire dans la mesure où les images montrent très clairement qu’il fait la différence avant ce fait de course. Une échauffourée s’en suit et ce 23ème Faso se termine dans la plus grande confusion pour le Team Françor, qui aura été la seule équipe à avoir tiré son épingle du jeu, après les Belges et les Marocains, vainqueurs indéniables avec 4 maillots distinctifs sur 5 possibles (le jaune D’Abdellatif Saadoune, le blanc de Lahsani, le violet de Jelloul…).
Quant au Faso en lui-même, la Fédération burkinabée a su relever avec un certain brio le défi de l’organisation d’une telle épreuve dans un pays aux infrastructures très limitées. Il n’était pas évident de succéder à ASO, patron des 7 dernières éditions, et si l’on excepte quelques détails comme des transferts trop longs et trop nombreux par exemple, on peut accorder aux « hommes intègres » un satisfecit d’autant plus méritoire que certaines équipes européennes n’ont eu de cesse de troubler l’ordonnancement de la compétition. En effet, pressions, menaces, insultes ont ponctué ces 10 jours au nom de la nécessité de laisser gagner au moins un Burkinabé pour assurer la pérennité de ce tour quasi mythique : forme d’humanitarisme naïf, dégoulinant de faux bons sentiments aux relents nauséabonds d’un néo-colonialisme qui avance masqué.
Tout cela aura au moins eu le mérite de renforcer la cohésion d’une équipe alsacienne qui ressort, une fois de plus, marquée par la vision d’une société burkinabée tentant, par tous les moyens, de survivre dans un univers où pauvreté et dénuement extrêmes s’opposent à la gentillesse et l’enthousiasme d’un peuple aux nombreux mérites.
Rédigé par Gabriel Di Gregorio
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